Cherif Mellal chez le juge. Est-ce l’heure de vérité?
Ce mardi 12 septembre, il sera finalement entendu dans le fond par le juge d’instruction près le tribunal Sidi M’hamed, dans le cadre d’une affaire de « blanchiment d’argent ». Cependant, de nombreux observateurs considèrent cette affaire comme une persécution politique orchestrée par les services secrets soutenus par une certaine clientèle au service du pouvoir. Mellal, homme d’affaires kabyle et fervent de l’identité berbère, a été incarcéré en janvier 2023 et a récemment entamé une grève de la faim pour protester contre ce qu’il considère comme un acharnement judiciaire.
L’histoire de Chérif Mellal est marquée par des rebondissements judiciaires et politiques, soulevant ainsi des questions sur la véritable nature de l’affaire de blanchiment d’argent qui pèse sur lui. En effet, cette affaire a évolué depuis qu’il a été initialement inculpé pour des accusations graves telles que le « terrorisme » et l' »atteinte à l’unité nationale ». Heureusement, il a obtenu un non-lieu partiel concernant ces accusations infondées. Cependant, il reste en détention préventive, accusé uniquement de blanchiment d’argent.
Le feuilleton judiciaire de Chérif Mellal a débuté en septembre 2021 lorsque la brigade de police de Tizi Wezzu lui a signifié une interdiction de quitter le territoire national et lui a confisqué son passeport. Ce geste a été suivi par son placement en détention provisoire en janvier 2023, sans qu’il ait eu la possibilité d’être entendu sur le fond de l’affaire. Pour sa famille et ses partisans, cette situation ressemble à une persécution judiciaire délibérée.
La famille de Chérif Mellal a publié un communiqué le 1er septembre, annonçant sa décision de commencer une grève de la faim illimitée, qualifiant cette action de « résultat d’un acharnement judiciaire qui a commencé le 16 septembre 2021 ». La famille exige avant toute une enquête impartiale pour éclaircir les circonstances entourant cette affaire et exiger le respect des droits fondamentaux de Mellal.
Chérif Mellal est une personnalité controversée en Algérie en raison de ses franc parlé et de son engagement en faveur de la préservation de l’identité amazighe en générale et kabyle en particulier de la JSK, un club de football emblématique de la Kabylie. Son attachement à la cause berbère et son refus de se conformer à la ligne politique du gouvernement algérien l’ont souvent mis en conflit avec les autorités. Les événements qui se déroulent depuis 2021 semblent être le résultat d’un différend politique plutôt que d’une véritable enquête sur des activités criminelles.
Il est essentiel de noter que Chérif Mellal n’est pas le premier acteur médiatique en Algérie à être confronté à des accusations judiciaires contestées. L’Algérie a été le théâtre de plusieurs affaires similaires ces dernières années, suscitant des inquiétudes quant à l’indépendance du système judiciaire et à son utilisation des fins politiques.
Il est impératif que la justice algérienne examine minutieusement les preuves et les faits dans cette affaire et veille à ce que Chérif Mellal bénéficie d’un procès équitable, conformément aux normes internationales. Les droits de la défense doivent être respectés, et tout soupçon d’acharnement politique doit être dissipé afin de restaurer la confiance du public dans le système judiciaire algérien.
En résumé, Chérif Mellal, l’ancien président de la JS Kabylie, se retrouve au cœur d’une affaire de blanchiment d’argent qui soulève des questions sur sa légitimité et ses véritables motivations. Cette affaire, débutée en 2021, semble être davantage liée aux conflits politiques et aux différends idéologiques qu’à des activités criminelles. La grève de la faim de Mellal et les demandes de sa famille mettent en évidence la nécessité d’une enquête impartiale et d’un procès équitable pour établir la vérité et garantir la justice. L’enjeu de cette affaire constituera un test crucial pour l’indépendance et l’intégrité du système judiciaire en Algérie.
Tilelli i Cherif Mellal!